Cultiver la gratitude

30 avril 2021 par
Cultiver la gratitude
Psythonon

une clé pour ensoleiller sa vie ...


LA GRATITUDE AU QUOTIDIEN

Je me lève ce matin toute dans l’élan d’éprouver de la gratitude envers ma vie : gratitude envers le soleil qui se répand dans ma chambre dès le petit matin, gratitude car je commence ma semaine de travail et j’éprouve tellement de joie à pratiquer le métier de thérapeute, gratitude envers mon chat qui me fait la fête ce matin, gratitude pour ma maison et ses innombrables possibilités ….


Puis cet élan de gratitude qui me met dans la joie et l’enthousiasme dès le petit matin, se prend tout à coup une douche froide. Ronchon Premier entre en scène :


Non mais, tu rigoles ou quoi ?! Tu n’arrêtes pas de travailler du matin au soir, tu as tout le temps mal au dos. Et puis, avec toutes ces mesures Covid, ça fait plus d’un an que tu ne vois plus personne, pas de possibilités de vacances, cela restreint certaines de tes activités professionnelles ….


Au fur et à mesure que je l’écoute, je sens que je me ratatine à l’intérieur de moi. Mon cerveau est déjà tout prêt à se lancer dans une boucle négative et à discourir sans fin sur le thème : « La vie est une vallée de larmes et un océan de souffrance ». 


La tentation est grande, vais-je suivre la pente savonneuse que me propose Ronchon Premier ? Mmm, je le vois arriver avec ses grands sabots et je décide de prendre quelques instants de recul.


Ma vie n’est-elle vraiment que ce paysage sombre et désolé ? Que vais-je chausser comme lunettes pour regarder ma vie : les noires ou les roses ?


Et bien, ni l’un ni l’autre. Je vais prendre une monture avec un verre rose et un verre sombre. Parce que la vie, c’est comme le symbole du yin et du yang. Le noir et le blanc coexistent ; dans le blanc, il y a du noir et dans le noir, il y a du blanc.


En prenant des lunettes avec des verres de chaque couleur, je vais pouvoir voir l’entièreté de la vie. Et voir toute l’abondance de cette vie, voir tout ce qu’elle m’apporte : dans les moments faciles et joyeux, comme dans les moments plus rudes.


J’ai mal au dos ? La vie m’envoie le message que je ferais bien de me poser un peu et de profiter de la vie. Elle me rappelle que la vie est gratuite et que je peux juste en jouir si je m’en donne la permission.


Le Covid me freine dans mes activités professionnelles ? Ce temps libre qui m’est donné me permet de rentrer bien plus en profondeur à l’intérieur de moi pour découvrir des facettes de moi qui étaient restées cachées jusque-là. Il me permet de développer de nouvelles compétences pour ma communication que je n’aurais jamais mises en place sans cette mise à l’arrêt, ce ralentissement. Les mesures de distanciation me permettent aussi de faire de nouvelles rencontres via le net. Rencontres que je n’aurais jamais faites si je n’avais pas accepté de m’adapter et plonger dans les nouvelles techniques de visioconférence.


Oui, la vie est abondante avec ses hauts, ses bas. La vie est abondante malgré les obstacles qui jonchent ma route. Et j’en éprouve de la gratitude. En effet, les défis qui parsèment ma vie (qu’ils soient physiques, relationnels ou professionnels) sont toujours assortis de solutions si j’ouvre bien les yeux.



QU’EST-CE QUE LA GRATITUDE ?

La gratitude, c’est l’élan en nous qui nous incite à dire merci à une personne ou la vie lorsqu’un évènement ou une situation provoque en nous de la reconnaissance.


Selon Emmons, auteur du livre intitulé « La gratitude », celle-ci se passe en deux étapes :


Tout d’abord nous devons constater qu’il se passe des bonnes choses dans notre vie. Nous devons ouvrir les yeux et chercher activement les différentes sources de bienfaits dans notre vie. Souvent, nous sommes tellement habitués aux différents cadeaux dans notre vie que nous n’y prêtons même plus attention.


Ensuite, nous devons reconnaître que la source de ce bienfait se trouve, au moins en partie, en dehors de nous-mêmes. C’est grâce à l’intervention de quelqu’un d’autre, ou d’un élément extérieur que nous avons la possibilité de vivre quelque chose de plaisant ou d’agréable.


Par exemple, je suis heureuse parce qu’une amie m’a envoyé, pour mon anniversaire, une petite aquarelle peinte de sa main. J’apprécie qu’elle ait pris la peine de m’envoyer quelque chose qu’elle a fait elle-même. Cela lui a pris plus de temps et d’énergie que de m’envoyer un simple message FB.


Je peux être reconnaissante également parce que j’ai pu m’acheter, par exemple, un nouveau T-Shirt. Ma gratitude augmente quand je pense à tous les intermédiaires qui ont existé pour que je puisse en profiter. Les travailleurs qui ont travaillé dans la plantation de coton, les créateurs du modèle, les intermédiaires qui en ont permis la commercialisation et le transport, le détaillant qui m’a servi …. Je pourrais même aller plus loin : si j’ai pu m’acheter ce vêtement, c’est parce que je travaille. Si je travaille, c’est parce que j’ai pu suivre une formation. Je peux donc éprouver de la gratitude pour ces personnes qui m’ont formée ou qui m’ont soutenue pendant mon parcours.



LA GRATITUDE, C’EST UNE ATTITUDE

« Danken ist denken », dit-on en allemand. Remercier, c’est penser.


Pour éprouver de la reconnaissance, je dois en effet prendre le temps de m’arrêter, de regarder ma vie et de prendre conscience de toutes ces bonnes choses qui m’entourent ou qui m’arrivent. Si je poursuis ma réflexion, je constate que c’est généralement grâce à la contribution d’autres personnes que je peux maintenant profiter de ces différents éléments dans ma vie. La gratitude me connecte étroitement aux autres.


Eprouver de la gratitude, c’est vraiment l’inverse de prendre les choses comme acquises. Nous avons souvent tendance à considérer que tout ce que nous avons est normal voire même que cela nous est dû.


Remercier, c’est retrouver une forme d’émerveillement devant toute la richesse de la vie.



LA GRATITUDE DANS L’ÉPREUVE

Il est assez facile voire naturel d’apprécier les faits agréables de notre vie mais que se passe-t-il quand celle-ci nous secoue ? Emmons nous démontre que la gratitude peut aussi être pratiquée dans des circonstances difficiles voire dramatiques.


Des études ont été menées sur les rescapés du 11 septembre 2001, sur des personnes endeuillées ou souffrant de maladies graves. Elles nous montrent que de nombreuses personnes arrivent malgré tout à garder un minimum d’émotions positives au cours de ces épreuves. Elles éprouvent, par exemple, de la gratitude pour le fait d’être toujours en vie. Cela leur permet de mieux rebondir et de mieux gérer leur stress.


Il est toujours possible de regarder les évènements perturbants de notre vie sous un angle positif. Une perte d’emploi, une diminution des ressources financières, un arrêt-maladie peuvent nous permettre de faire de nouveaux apprentissages, de développer de nouvelles capacités ou d’adopter un nouveau mode de vie, parfois plus proche de nos véritables besoins.


Choisir de regarder la bouteille à moitié pleine n’est pas pour autant facile ni naturel. Cela demande une décision consciente et réfléchie mais, après avoir pratiqué un certain temps, ce fonctionnement va colorer nos pensées, nos comportements … et finalement notre vie de joyeuses couleurs !



LES BIENFAITS DE LA GRATITUDE

Robert Emmons dénombre les multiples bienfaits de la gratitude. Les gens dotés d’un tempérament reconnaissant ont des meilleures relations, forment des liens affectifs plus sûrs et sont moins solitaires. Ces personnes se sentent joyeuses et enthousiastes, elles sont généralement plus aimantes et plus enclines à pardonner. Elles profitent davantage des plaisirs de l’existence.


La pratique de la gratitude a également un impact sur la santé. Les personnes reconnaissantes vivent plus longtemps, gèrent mieux le stress et ont un sommeil de meilleure qualité. Leur rythme cardiaque est plus régulier. De plus, les émotions positives favorisent une plus grande tolérance à la douleur et pourraient même avoir un effet analgésique.



CULTIVER LA GRATITUDE

Tout cela est bien alléchant mais comment s’y prendre concrètement ?


Tenir un journal de gratitude.

L’idée est de prendre un moment chaque jour pour consigner dans un carnet 3 motifs de gratitude. Le fait de les écrire est plus efficace que de simplement y penser. Cela permet de structurer nos idées et de mieux intégrer les différents éléments positifs qui parsèment notre vie.


L’idée est aussi d’être créatif. Si tous les jours nous remercions pour la même chose (par exemple, mes enfants, ma maison et mon chat), nous allons vite nous lasser de cet exercice répétitif. Nous pouvons mettre notre tête chercheuse en action pour trouver tous les jours de nouveaux motifs de gratitude : le sourire d’un enfant, un écureuil aperçu lors d’une promenade, l’aide d’un ami, le soutien de notre conjoint, une rencontre imprévue, une avancée scientifique utile, tous les plaisirs procurés par nos sens ….


Plus nous cherchons, plus nous trouvons de nouvelles raisons de nous réjouir : respirer l’air frais du matin, laisser la joie d’un groupe de jeunes qui rient nous éclabousser, profiter de conditions de vie confortables, un coup de chance, une bonne nouvelle au JT (si si, ça existe !) …


En fait, éprouver de la gratitude, c’est aussi retrouver la capacité à s’émerveiller. Et progressivement, à force d’entraînement, la faculté de remercier devient une attitude, une façon d’être.


Nous pouvons alors passer au stade d’expert, c’est-à-dire que nous allons pouvoir trouver des bons côtés à des situations désagréables. Nous voyons comment un conflit, une séparation nous a permis de nous remettre en question, d’évoluer et peut-être de mieux aimer. Nous remarquons qu’une perte ou un coup dur nous amène à nous montrer plus créatifs ou à développer de nouveaux savoir-être.


Exprimer notre gratitude à autrui.

Dire à autrui combien sa présence, ses actions contribuent à notre bonheur est aussi très positif. Cela permet à la reconnaissance de circuler et en démultiplie les effets !


Il est alors intéressant d’être le plus spécifique possible. Par exemple, si nous sommes reçus chez un ami, plutôt qu’un simple merci pour son accueil, nous pouvons dire combien nous avons apprécié sa tarte aux fraises, combien ça nous a fait plaisir de nous retrouver, comment une information qu’il nous a donnée a pu nous être vraiment utile…


Se comparer à moins chanceux que nous

Les publicités qui nous inondent nous montr/ent à longueur de journée ce que nous n’avons pas et ce que nous pourrions vivre ou posséder. Cela peut créer au fil du temps, des frustrations et un sentiment de n’avoir jamais assez.


Se comparer à des personnes qui vivent dans des circonstances nettement plus difficiles que nous, peut aider (sans nier notre propre souffrance) à relativiser. Par exemple, en cette période de bouleversement liée au Covid, je pense à nos anciens qui ont vécu la guerre 40-45. Je pense à l’effroi liées aux sifflements des obus, aux privations, au stress de ces 5 longues années. Je pense aux conditions rudes dans lesquelles vivaient nos ancêtres au début du XXe siècle, à la situation des femmes à l’époque, à la précarité actuelle dans certaines régions du monde…


Cela me permet de réfléchir et de rendre grâce pour tout ce que nous AVONS.


Je terminerai cet article … en vous remerciant ! Je vous suis reconnaissante d’avoir lu cet article jusqu’au bout. J’apprécie que vous me donniez cette occasion d’apporter, j’espère, un élément positif dans votre vie car cela donne beaucoup de sens à la mienne !


Je suis disponible si nécessaire. Si vous avez besoin d’une information, d’un éclairage, c’est avec plaisir que je vous répondrai au 0499/602 999